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Comparaison aér-fines bulles FR juil 2014-FUL
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POURQUOI DES AERATEURS DE SURFACE ?
COMPARAISON ENTRE LES AERATEURS DE SURFACE OU TURBINES
LENTES, ET L’AERATION DE FOND PAR LE SYSTEME DES FINES
BULLES. Comment faire son choix ?
Résumé
Les systèmes d’aér ation peuvent être subdivisés en 2 groupes :
l’aération de fond et l’aération de surface.
L’aération de fond peut être subdivisée également en différents
systèmes dont le plus connu est le système des fines bulles.
Les aérateurs de surface sont subdivi sés en aérateurs lents et en
aérateurs rapides. Les aérateurs lents sont à nouveau subdivisés
en aérateurs à arbre vertical (turbines lentes) et aérateurs à arbre
horizontal (les brosses).
Parmi les aérateurs lents, les turbines à arbre vertical sont les p lus
utilisées car elles ont un meilleur rendement d’oxygénation, une
plus haute capacité d’oxygénation par machine et la meilleure
capacité de brassage et de propulsion dans des chenaux
d’oxydation correctement dimensionnés.
Dans cet article nous voulons comparer les deux systèmes les
plus performants, c’est -à-dire l’aération par turbines lentes à
arbres verticaux et l’aération par diffuseurs fines bulles, afin de
guider les décideurs vers le meilleur choix.
En comparant les turbines lentes (ou aérat eurs de surface) aux systèmes
d’aération à fines bulles, les aérateurs de surface à arbre vertical de type
lent ont certains avantages. Le coût d’investissement est nettement plus
faible. Il en est de même pour la maintenance lorsque les aérateurs à
fine s bulles doivent impérativement être nettoyés régulièrement. La
durée de vie des aérateurs de surface de type lent est plus élevée et leur
fiabilité largement supérieure. Le rendement d’oxygénation semble (en
eaux claires) moins élevé dans un premier tem ps mais après
vieillissement des diffuseurs, le rendement d’oxygénation des fines bulles
peut décroître considérablement. Le transfert d’oxygène en eaux usées
urbaines peut redevenir plus favorable aux aérateurs de surface, en
raison d’un facteur alpha p lus élevé. Sur de longues périodes, nous
constatons que la consommation énergétique des aérateurs de surface de
type lent est comparable, voire même inférieure à la consommation
énergétique des systèmes à fines bulles. D’autres critères importants
sont également à prendre en considération tels que le bruit, les aérosols
et les accessoires indispensables à un système d’aération. Les aérateurs
de surface de type lent peuvent être entièrement recouverts, de manière
à supprimer toute nuisance. Les accélérat eurs de courant, ventilateurs,
instrumentation, indispensables aux fines bulles, ne le sont pas pour les
aérateurs de type lent.
Station d’épuration de Louvain -la-Neuve : bioréacteur à membranes avec aérateurs de surface couverts
Diverses études ont été menées sur des turbines lentes métalliques à
grand diamètre et sur des fines bulles de différents fabricant s.
Nous présentons l es résultats obtenus par les deux systèmes. En voici
quelques résultats plus spécifiquement au sujet des rendements .
Le graphique ci -dessous représente l’effet de la concentration en boues
activées sur le facteur Alpha, pour les turbines lentes, les fines bulles, et
les moyennes bulles (facteur Alpha ? = coefficient de transfert spécifique
du milieu (en conditions réelles/ en eau claire)).
Effect of MLSS on Alpha Factor
Reference: Bratby, John R. et al, Merits of Alternative MBR Systems,
WEFTEC 2002.
Les 3 tableaux suivants nous donnent des exemples de calcul énergétique
des aérateurs de surface et des systèmes à fines bulles selon plusieurs
hypothèses. Le calcul simplifié ci -après ne reprend pas le coefficient béta, 0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
MLSS, g/L
Alpha
Fine Pore Coarse Bubble (Derived) Mechanical (Rotors)
ni le (Cs – C), qui devraient être identiques pour les turbines lentes et
pour les fines bulles, ni l’effet de la température.
(CEBEDEAU : Centre d’expertis e en traitement et gestion de l’eau -Liège -Belgique).
Le rendement est ici le rendement prudent recommandé par le CEBEDEAU
Soit +/ - 30% d’économie énergétique pour la turbine lente.
Les rendements sont dans ce tableau les rendements obtenus par mesure
conforme à la norme EN 12255 -15 .
Soit +/ - 35% d’économie énergétique pour la turbine lente.
On a actuellement tendance à diminuer la teneur en boues, ce qui a pour
effet d’avoir des a lpha un peu plus élevés.
Apport Horaire : 200 kg O 2/h
En conditions réelles
Turbine lente
Fines bulles Unité
Prise en compte du vieillissement
200/1 = 200 200/0.9 =222 kg O 2/h
Prise en compte du fac teur ?
(alpha)*
200/0.9 = 222
222/0.6 = 370
(cas le plus
favorable)
kg O 2/h
Prise en compte du rendement*
222/1.8 = 123 370/2.2 = 168 kw
Prise en compte des accessoires :
Mélangeur, ventilateur 0 Si mélange par
l’aérateur, ce qui est normalement le cas pour tous les bassins carrés, ronds ou Carrousel correctement dimensionnés!
2 Obligation de
prendre les accessoires en compte pour l’aération d’après la norme EN 12 -255 -15
kw
Puissance totale électrique
pour fournir 200kgO2/h
en conditions réell es!!!
123 150 Kwh/h
Apport spécifique brut :
Rapport CEBEDEAU
Mesure conforme à la norme
EN 12 255 -15 (mesures aux bornes
du moteur)
Turbine lente
Louvain -
la-Neuve
(obtenu)
2
Fines bulles
Rosières
(obtenu)
2,5
Unité
kg O 2/ kwh
Prise en compte du vieillissement
2 x 1 = 2 2,5 x 0,9 =
2,25
kg O 2/ kwh
Prise en compte du facteur ? (alpha)
2 x 0,85 = 1,7 2,5 x 0,45 =
1,12
kg O 2/ kw h
Prise en compte des accessoires :
Mélangeur, ventilateur
0% 1% %
REALITE !!
1,7 1,1 kg O 2/ kwh
Exemple de calcul pour un projet « hypothétique »
(* = recommandations CEBEDEAU)
Exemple de calcul pour 2 BRM existants en Belgique
BRM= Bio -réacteur à membranes .
Même en gardant un facteur alpha de 0,6 pour les fines bulles, l’avantage
reste au profit des turbines lentes.
Soit +/ - 20 % d’économie énergétique pour la turbine lente.
Il faut bien c onstater que les donneurs d’ordre ont souvent trop tendance
à se focaliser sur les performances obtenues en eaux claires, qui sont
effectivement en faveur de l’aération par fines bulles. Cependant cet
avantage s’estompe, voire s’inverse lorsqu’on examine l es performances
en conditions réelles. Cela est particulièrement vrai pour les systèmes
avec des concentrations élevées en boues activées, tels que les
bioréacteurs membranaires.
Toutes ces considérations nous conduisent à conclure que l’aérateur de
surfac e lent ou turbine lente est la solution qui présente le plus
d’avantages à long terme pour aérer les liqueurs mixtes en conditions
réelles, au moindre coût énergétique.
Il faut en outre noter que les meilleurs rendements des turbines lentes
sont obtenus l orsqu’une collaboration étroite est établie entre les
concepteurs de la station d’épuration et le fabricant de turbines. Il faut par
ailleurs noter que seules les turbines de nouvelle génération à très basse
vitesse, grand diamètre et nombre de pales suffi sant présentent ces
niveaux de rendement.
Contrairement à ce qui est parfois publié à l’avantage des fines bulles, la
turbine lente est tout à fait compétitive pour de grands projets épuratoires
comme cela a été le cas pour certaines villes peuplées (Ho Chi Ming ville,
Riyad, Le Caire,… mais aussi de nombreuses villes au BENELUX ).
Apport spécifique brut :
Mesure conforme à la norme
EN 12 255 -15 effectuée par un
laboratoire agréé indépenda nt
(mesures aux bornes du moteur)
Turbine lente
Saint -Vaast 75 kw
2,4 (test 1 1999)
2.5 (test 2 2010)
Fines bulles
(max imum
atteint)
3.5
Unité
kg O 2/kwh
Prise en compte du vieillissement
2,4 x 1 = 2,3 3.5 x 0,9 =
3.15
kg O 2/ kwh
Prise en compte du facteur ? (alpha)
2,4 x 0,9 = 2,16 3.15 x 0,6 =
1,89
kg O 2/ kwh
Prise en compte des accessoires :
Mélangeur, ventilateur
0% 5%
accélérateur ! %
REALITE !!
>2 .2 ! 1,8 ! kg O 2/ kwh
Exemple de calcul pour un « BEST CASE » mesuré aux bornes du
moteur
Un article différent devra être consacré aux avantages mécaniques et à la
maintenance des turbines lentes par rapport aux systèmes fines bulles .
Notons toutefois que pour une turbine lente, le rendement est invariable
dans le temps (ce n’ est pas le cas des fines bulles) ce qui constitue une
sécurité de dimensionnement supplémentaire pour le concepteur et rend
donc les tests d’oxygénation réellement représentatif de leur
consommation en eaux claires .
L’expérience montre que pour le système complet, les aérat eurs lents sont
plus durables car ils ne nécessitent quasiment aucune pièce de rechange
lorsqu’ils sont correctement dimensionnés. Les fines bulles comprennent
un ensemble de composants de fabricants différents et les diffuseurs ont
clairement une durée de vie très variable et limitée. La durée de vie
globale comparée est clairement à l ’avantage des turbines lentes.
Enfin, un nouveau concept à étudier lors de la sélection des systèmes
d’aérations réside dans l’énergie « grise ». Cette éne rgie comprend
l’ensemble des énergies misent en œuvre pour construire et installer le
système d’aération. Ce point est complexe à quantifier avec précision mais
à nouveau, les premiers rapports montrent un net avantage des turbines
lentes.
Professeur Jean -Luc Vazel, Faculté Universitaire du Lu xembourg (FUL )
Membre du comité de relecture et p articipation à l’édition de la norme EN12255 -15
Administrateur du CEBEDEAU
juin 2014
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Date d'upload du document :
mardi 2 mars 2021