article sur la reconversion d'arnaud byl vers les inspections sous-marines avec dronaquatech
article sur la carrière d'arnaud byl et la création de dronaquatech

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lemarin SHIPPING 1 / Jeudi 1er octobre 2020
de la sismique offshore aux robots marins téléguidés
Arnaud Byl, ancien géophysicien des navires sismiques de CGG, s'est reconverti dans les inspections sous-marines et la dépollution par engins téléguidés en créant Dronaquatech.
Il y a une vie après l'exploration pétrolière. Arnaud Byl peut en témoigner, lui qui vient de créer une société dédiée aux inspections subaquatiques et à la dépollution marine, après vingt ans passés chez CGG. Vingt années auxquelles le retrait du groupe des activités d'acquisition sismique a mis fin, conduisant à un licenciement le 1er octobre 2019.
Auparavant géophysicien chef de quart sur les navires de CGG (en dernier lieu le Geo Coral), Arnaud Byl a aimé la vie en mer, malgré les rotations de six semaines/six semaines qui le contraignaient à s'éloigner de sa famille pendant de longues périodes. Mais à la faveur de sa reconversion, ce père d'une petite fille de cinq ans a souhaité pouvoir vivre à plein-temps chez lui, à Dunkerque.
« En France, peu proposent ces services »
« J'ai d’abord pensé à exploiter des drones aériens. Mais il existait déjà des acteurs dans ce domaine dans ma région », relate l'entrepreneur. Le quadragénaire se tourne alors vers les petits robots téléguidés sous-marins (Rov). Sa société, Dronaquatech, qui a commencé en juin, est aujourd’hui dotée d'un DTGS3 du constructeur canadien Deep trekker. Ce mini-Rov lui permet de proposer, dans la région de Dunkerque, des missions d’inspection (de coques de navire, berges, ancrages...), de recherche (d'épaves, de mines...) et de photogrammétrie subaquatique. Avantage de ce dernier domaine pour Arnaud Byl : il se rapproche du traitement du signal dont il a acquis une grande expérience chez CGG.
Au global, « nous sommes très peu en France à proposer ces services avec ce genre d’engins. Les mini-Rov sont déjà couramment utilisés en Amérique du Nord et en Scandinavie mais dans notre pays, nous n’en sommes qu’aux balbutiements », constate l'entrepreneur. « Il y a un potentiel pour ce type d'entreprise sur toute la côte française. » D'autant que, selon lui, « la demande est là : beaucoup d’entreprises viennent me voir parce qu’elles n’arrivent pas à résoudre leurs problèmes avec les techniques traditionnelles ».
Outre son DTG3, Dronaquatech est aussi équipée d'un Jellyfishbot du marseillais Ladys. Ce robot de surface, équipé d'un filet, permet de récupérer des macro-déchets (bouteilles en plastique...) et des hydrocarbures, via des lingettes hydrophobes. Dronaquatech a d'ores et déjà conquis Voies navigables de France, qui lui a confié l'inspection des piles d'un pont.
parcours
- 1998 : Arnaud Byl obtient un master en géophysique appliquée, à La Sorbonne (anciennement université Pierre et Marie Curie).
- 2000 : Il entre chez CGG.
- 2019 : En octobre, il est licencié de la filiale CGGII, qui regroupe les effectifs des navires de CGG.
- 2020 : Il crée Dronaquatech à Dunkerque.
De fait, la longue expérience acquise par Arnaud Byl chez CGG contribue à séduire ses prospects : « Les clients apprécient que j'aie travaillé pour une grande entreprise. Ils aiment aussi ma démarche poussée en matière de HSE (hygiène, sécurité, environnement). Une démarche héritée de mon passé dans la sismique, où les exigences sont très élevées dans ce domaine. » Par ailleurs, grâce aux fonctions qu'il a exercées chez CGG, l'entrepreneur est parfaitement bien adapté à ses nouvelles activités : il connaît bien les environnements portuaires et le monde maritime et il a l'habitude de travailler en extérieur.
Quid de l'avenir ? Pour accompagner son développement, Arnaud Byl sait qu'il devra embaucher mais « l'objectif est de rester une petite structure, de cinq ou six salariés ». Bien loin d'un groupe comme CGG mais en gardant la mer pour horizon.
Carole LANZI