Un nouveau rapport identifie les principales solutions pour réduire l’empreinte carbone de l’exploitation minière mondiale
08 Juin 2021
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· Une analyse récente expose l’ampleur de la consommation d’énergie au sein de l’industrie minière et identifie les moyens de la réduire grâce aux technologies actuellement disponibles
· Des matériaux tels que le cuivre, le lithium et le nickel jouent un rôle crucial dans les technologies comme les voitures électriques et les énergies renouvelables qui aideront le monde à atteindre ses objectifs de décarbonisation.
· À mesure que la demande de ces métaux augmente, l’industrie minière doit devenir plus efficace et plus durable.
Selon un nouveau rapport publié en mai, l’industrie minière mondiale doit renoncer aux anciens systèmes et process si elle veut relever le défi de la décarbonisation. Ce rapport calcule la part de l’industrie minière dans la consommation énergétique mondiale et identifie les moyens de faciliter la transition de l’industrie vers des émissions nettes nulles, indispensables pour limiter l’augmentation des températures conformément à l’accord de Paris.
Le rapport, commandé par Weir Group PLC, analyse les données énergétiques du secteur minier de plus de 40 études et permet ainsi d’appréhender la consommation d’énergie de l’exploitation minière et du traitement des minerais. Il montre que la quantité totale d’énergie utilisée par l’industrie minière — qui joue un rôle crucial en fournissant les métaux employés au cœur de l’économie moderne — représente environ 3,5 % de la consommation mondiale d’énergie.
Les métaux produits par l’exploitation minière sont essentiels à la transition mondiale vers des infrastructures à faible émission de carbone. Mais si nous n’agissons pas, l’augmentation de la demande de métaux tels que le cuivre, le nickel et le zinc devrait entraîner une hausse de la consommation d’énergie de l’industrie minière dans les prochaines années. Le rapport indique qu’il existe actuellement des technologies capables de freiner cette tendance. Il souligne notamment que la fragmentation — c’est-à-dire les processus de concassage et de broyage — constitue l’activité la plus énergivore des sites miniers : autour de 25 % de la consommation d’énergie finale de l’exploitation minière. Cela correspond à l’énergie utilisée par 221 millions de foyers britanniques ainsi qu’à 1 % de la consommation totale à l’échelle mondiale. La fragmentation représente donc la cible principale des efforts pour diminuer la consommation d’énergie.
De petites améliorations des technologies de fragmentation peuvent permettre de réaliser des économies importantes en matière de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, une augmentation de 5 % de l’efficacité énergétique du processus de fragmentation pourrait entraîner une baisse des émissions de gaz à effet de serre de plus de 30 millions de tonnes d’équivalent CO2. Le remplacement du matériel traditionnel de fragmentation par de nouvelles technologies de broyage permettrait de réduire les émissions indirectes au sein de la chaîne de valeur de l’industrie minière, par exemple en renonçant à la nécessité de fabriquer des billes de broyage en acier à fortes émissions.
La consommation d’énergie de l’industrie minière restante est répartie de la manière suivante : le diesel sous diverses formes d’équipements mobiles représente 46 %, l’électricité dans les mines (ventilation) 15 %, et les « autres utilisations de l’électricité » 14 %.
Le rapport signale d’autres solutions possibles pour réduire la consommation d’énergie de l’exploitation minière comme l’optimisation, le big data et l’intelligence artificielle. De plus, si l’on dote le matériel d’exploitation minière de sources d’énergie à émissions nulles — par exemple les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie et des carburants alternatifs — l’industrie pourrait atteindre un taux nul d’émissions, ce qui permettrait de réduire le rôle de la compensation et des crédits carbone.
Ce rapport intervient à un moment où l’industrie est soumise à une pression toujours plus forte pour produire des minéraux essentiels au soutien des tendances structurelles mondiales les plus importantes, de la croissance démographique à l’urbanisation et à la décarbonisation. Le cuivre, le nickel, l’acier et le lithium constituent des composants clés du transport et du stockage de l’électricité, des véhicules électriques et des infrastructures d’énergie renouvelable. Le passage à une économie bas-carbone entraînera une augmentation de la consommation primaire des ces produits issus de l’extraction minière, même en prenant en compte le recyclage. Il est donc important que l’exploitation minière devienne plus durable.
Télécharger le rapport indépendant de 2021 sur la consommation énergétique de l’industrie minière en anglais : www.energysavingsinmining.com
Jon Stanton, directeur général de Weir Group, a déclaré à ce sujet :
« L’industrie minière est au cœur du développement économique mondial, les minéraux permettant de réaliser la transition vers une économie à faible émission de carbone. Toutefois, l’environnement dans lequel les minerais seront exploités dans le futur ne ressemblera pas à celui du passé, ce qui fera appel à des changements et à investissements de grande ampleur. En bref : l’exploitation minière doit devenir plus durable et plus efficace si elle veut fournir les ressources essentielles dont le monde a besoin pour réduire les émissions de carbone ainsi que son impact sur l’environnement. Ce rapport constitue une importante contribution à ce débat qui, nous l’espérons, suscitera des discussions sur la voie à suivre dans le monde entier. »
Alison Keogh, directrice générale de la Coalition for Energy Efficient Comminution a déclaré :
« Ce rapport met en évidence à la fois un challenge et une opportunité de relancer le débat et les actions sur la réduction des émissions de GES et les solutions en matière environnementale, sociale et de gouvernance. Nous invitons les dirigeants de l’industrie à contribuer et collaborer activement grâce à des partenariats entre l’industrie minière, les fournisseurs et les chercheurs, ainsi qu’à partager leurs connaissances. Ensemble, nous sommes capables d’accélérer la réduction des émissions ainsi que de la consommation d’énergie et d’eau. »
Ricardo Garib, président de la division Weir Minerals a commenté :
« Weir Minerals s’investit pour rendre l’exploitation minière plus efficace et plus durable en dirigeant la transition technologique au sein de l’industrie » Nos rouleaux broyeur à haute pression (HPGR) Enduron substituent progressivement les systèmes de broyage conventionnels dans les circuits de fragmentation (concassage, criblage et broyage), car ils disposent d’une consommation énergétique nettement inférieure, ils broient les roches très finement en utilisant moins d’eau en aval et supposent une baisse notable du coût total de possession. »
Stuart Hayton, directeur de Weir Minerals Netherlands, là où sont conçus et fabriqués les HPGR Enduron®, a ajouté : « Non seulement les HPGR nécessitent jusqu’à 40 % d’énergie en moins que les alternatives traditionnelles, mais leurs composants sujets à l’usure durent beaucoup plus longtemps et la durée de maintenance requise pour le remplacement des pièces usées est bien plus courte. Les économies de carbone engendrées pour chaque HPGR Enduron en fonctionnement sont estimées à l’équivalent de 3 600 voitures à essence en moins sur les routes chaque année. »
Pour plus d'information sur les HPGR Enduron, visitez : https://info.global.weir/Enduron_HPGR
Notes :
· Le rapport évalue la consommation d’énergie pour cinq matières premières : le cuivre, l’or, le minerai de fer, le nickel et le lithium. Il rassemble les données sur l’utilisation de l’énergie dans les mines issues de plus de 40 études publiées (chaque étude faisant référence à des dizaines d’autres études) entre 2007 et 2020, et a pour but de proposer un panorama exhaustif de la consommation d’énergie au sein de l’industrie minière.
· À partir des taux de production actuels des matières premières mentionnées ci-dessus ainsi que des intensités énergiques de chaque produit, le rapport a calculé un total de 1,68 EJ/a (soit 1 680 000 000 000 000 000 joules par an). Ce chiffre représente environ 0,5 % de la consommation totale d’énergie finale dans le monde. Les informations publiées indiquent que l’ensemble de l’industrie minière consomme environ 12 EJ par an, soit 3,5 % de la consommation totale d’énergie finale à l’échelle mondiale.
· Si les tendances actuelles se maintiennent, 250 millions de véhicules électriques seront en circulation d’ici 2030. Pour répondre à cette demande, il va falloir augmenter considérablement la production de cobalt, de lithium, de graphite et de nickel.
· Les prévisions actuelles montrant que le taux actuel de réduction des émissions mondiales de GES est bien inférieur au niveau nécessaire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Un taux de décarbonisation soutenu, allant jusqu’à 7 % par an, devrait être suffisant pour atteindre l’objectif d’une augmentation de la température bien en dessous de 2 °C d’ici 2100. De nombreux moyens d’atteindre la décarbonisation s’offrent à l’industrie minière, parmi eux l’efficacité énergétique et l’utilisation de combustibles et d’énergies renouvelables. Les entreprises et les fournisseurs de services du secteur minier ont déjà commencé à explorer bon nombre de ces solutions, car ils savent que la réduction de la consommation d’énergie et la décarbonisation sont indispensables pour réduire l’exposition aux risques du changement climatique.