Le choix de la pédagogie
Seulement six mois pour démontrer le rôle crucial que jouent les infrastructures dans la compétitivité de la France. Six mois pour présenter à tous les candidats aux élections présidentielles un programme comprenant 12 propositions, leur donner les clés pour comprendre et savoir expliquer à leurs interlocuteurs les principaux bénéfices d’un investissement massif dans les infrastructures.
« Quand on parle infrastructures, les élus ne comprennent pas de quoi il s’agit. Dans l’esprit des gens, les infrastructures sont les autoroutes qui sont concédées pour la plupart et qui sont entretenues, ou sur lesquelles on fait des travaux récurrents. Mais si nous regardons de plus près, les infrastructures qui ne sont pas concédées, qui ne sont pas entretenues, si nous regardons les réseaux d’eau, les taux de coupures d’électricité à certains endroits, le rail, l’ampleur du chantier est impressionnante » explique Bruno Cavagné, président de la FNTP.
La question du sous-investissement en infrastructures est depuis trois ans au cœur des préoccupations de la fédération car le stock d’infrastructures vieillissantes a considérablement gagné en importance et s’use inexorablement jusqu’en 2020. « La dette grise est en train de s’accroître en France en raison d’un sous-entretien chronique des réseaux »
Un récent rapport sur la croissance verte publié par la FNTP et le MEDEF établit les besoins à 8 milliards d’euros par an tandis que l’OFCE indique qu’il y a urgence à réinvestir dans les infrastructures de ce pays et rappelle que dès lors qu’il y a de l’investissement public, il se transforme en investissements privé.
Pour Bruno Cavagné, investir dans les infrastructures aujourd’hui permettrait de faciliter les échanges dans le futur et d’éviter d’avoir à remplacer des infrastructures devenues trop endommagées pour être rénovées. « Les infrastructures constituent le système nerveux de l’économie et sont un outil efficace pour générer de la croissance verte, de la compétitivité et assurer la cohésion sociale et territoriale. C’est grâce aux infrastructures, notamment aux infrastructures de réseau (transports, énergie, eau, communication) que l’activité économique est possible au niveau national. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer. Plus nous aurons un tissu industriel solide et robuste, plus nous créerons les conditions nécessaires pour attirer les investissements, réaliser une croissance diversifiée, favoriser l’insertion des jeunes, retrouver des perspectives réelles d’emploi et de compétitivité. »
Concrètement la FNTP suggère de changer de modèle, de Réinvestir la France en faisant découvrir l’utilité des infrastructures qui doivent être repensées pour impulser un nouveau mode productif, social et écologique. « Tout mon travail c’est de dire l’infrastructure, ce n’est pas que la route, c’est l’eau qu’on ne voit pas, c’est l’assainissement qui n’est pas toujours aux normes européennes, c’est l’entretien et c’est le numérique »
Le programme co-élaboré avec le MEDEF recense 12 propositions allant jusqu’aux textes de lois, dont les trois axes principaux sont la gouvernance, un pacte de stabilité avec les collectivités, le choix du financement.
Point d’orgue de cette stratégie fondée sur l’évidence de l’investissement : le 23 février 2017.
La FNTP réunira au Carrousel du Louvre les candidats aux élections présidentielles, les élus et quelques 3000 personnalités pour la signature de la charte Réinvestissons la France.
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