La micro-station, le 4x4 de l’ANC
30 Novembre 2023
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Des arguments à nuancer en plaçant l’usager au centre du débat...
Une micro-station c’est quoi ? Eh bien c’est avant tout une famille de produits : culture libre, culture fixée, boue activée. Il s’agit de ne pas les confondre et de bien identifier leurs missions et utilisations. Dans cet article, nous ne parlerons que de la micro-station à culture fixée qui est la plus prescrite, à raison, dans le cadre d’une habitation principale
Mais pas que…
Une micro-station à culture fixée, telle que l’oxyfix® d’eloy, est une solution qui allie plusieurs avantages importants dans le monde de l’ANC : robustesse, simplicité, compacité, facilité d’exploitation et d’entretien.
Sa fiabilité est telle qu’elle est la solution la plus
plébiscitée par les professionnels pour les
projets en collectivités (lotissement, ehpad,
camping, …), en restauration ou encore dans le
secteur agro-alimentaire.
Comparaison n’est pas raison
Filtre compact ou micro-station ? La tentation de les comparer l’un à l’autre est compréhensible : ils font tous deux partie de la
famille des solutions compactes d’ANC.
Pourtant, il s’agit bien de deux produits différents qui ont chacun leurs forces et leurs
faiblesses. Le défi sera d’installer la solution la
plus en adéquation avec le terrain, l’usage du bâtiment et le propriétaire qui va devoir
l’exploiter. Et ce n’est pas toujours facile.
A chaque résidence son ANC
Facile cela peut l’être si le projet est en résidence secondaire. Selon la législation française, le SPANC ne pourra proposer que le filtre compact. Logique puisque les variations de charge due à l’absence prolongée des résidents peuvent être préjudiciables pour le procédé épuratoire des microstations. Un filtre compact quant à lui rassemble toutes les qualités pour un fonctionnement en intermittence. Est-ce que cela veut dire qu’il n’est pas conseillé pour une habitation principale ? Pas du tout, il peut tout aussi bien convenir si l’usager accepte les contraintes liées à son fonctionnement et consent à en prendre soin.
Une sensibilité n’est pas l’autre
Car un filtre compact est très sensible. Avec de nombreux éléments mécaniques dans la cuve et son média filtrant naturel, son bon fonctionnement dépend d’un usage irréprochable. En cas de pollution par des produits interdits tels que des graisses ou des huiles, les dégâts occasionnés sont dramatiques et nécessitent, à condition d’être détectés par l’usager, au mieux un long et fastidieux dépannage, au pire un remplacement complet du média.
Les performances d’une micro-station démontre sa capacité à gérer certains
écarts d’usage voire même une augmentation soudaine de charge générée
par le barbecue réalisé avec des amis. En cas de forte pollution, un simple
passage de son support bactérien au nettoyeur haute pression suffira et son
biofilm se redéveloppera en une dizaine de jours. Un sacré avantage
également pour un bien mis en location dont la discipline des résidents n’est
pas toujours garantie.
Une parfaite installation
L’installation d’une solution d’ANC est un
moment crucial. Une approximation dans la
pose impactera fortement les performances et
la durabilité d’un filtre compact puisqu’elles
dépendent d’une bonne percolation sur le
média. Une éventuelle imprécision n’aurait que
peu de conséquences sur une micro-station et
son fonctionnement gravitaire. Il est bien-sûr de
la responsabilité du fabricant d’accompagner
l’installateur et de lui faciliter le travail avec un
produit simple à poser.
Qui est écologique ?
Vu par certains comme l’héritage des filières traditionnelles, le filtre compact est régulièrement décrit comme LA solution naturelle et écologique. Il fonctionne de manière autonome (quoique, nous y reviendrons) et son média filtrant est le plus souvent issu de la nature et/ou du recyclage. Pourtant, la France n’est pas encore entièrement préparée pour l’arrivée massive des médias filtrants usagés placés il y a une dizaine d’années. Contrairement à eloy, tous les fabricants n'ont toujours pas démontré la compostabilité de leur média et la récente filière de recyclage doit maintenant rassurer sur sa capacité à traiter ces futures arrivées.
Ecologique, la micro-station l’est également.
Cousine germaine des STEP collective, elle
reproduit la nature grâce à son procédé par
dégradation biologique. Son avantage majeur
est de fonctionner grâce à un support bactérien
qui est inaltérable et incolmatable. Support qui
peut être fabriqué à l’aide de plastique recyclé
comme l’oxybee® d’eloy.
Une maîtrise des coûts
Ce qui est souvent évoqué à charge de la microstation, ce sont ses coûts et plus précisément
les coûts liés à sa consommation électrique.
Un système passif comme le filtre compact ne
consomme pas d’électricité. Pourtant, dans de
nombreuses configurations de terrain, un poste
de relevage doit lui être ajouté.
Celui-ci augmente fortement la facture finale du projet de l’usager entre l’achat, sa consommation électrique, son entretien et le remplacement de la pompe…et complexifie le travail de terrassement et de raccordement pour le TP. Autre coût important pour un filtre compact : le remplacement de son média. Son espérance de vie va dépendre de l’intensité de son utilisation, de la discipline de l’usager dans son quotidien et d’un entretien régulier. Dans le cas d’une installation en habitation principale, l’usager devra être sensibilisé à ces points, conscient des montants liés au remplacement du média et à sa relative imprévisibilité.
La micro-station permet pour sa part d’avoir une vision claire sur son cycle de
vie et sur les coûts qui lui sont inhérents : achat et placement, entretiens et
vidanges et bien-sûr sa consommation électrique. Des coûts amortis sur toute
la durée de vie de la micro-station et qui ne laissent aucune place à de
mauvaises surprises.
Un entretien rapide et aisé
Aucun élément mécanique ou électromécanique dans la cuve, aucun préfiltre à nettoyer, aucun média filtrant à scarifier, … L’entretien d’une micro-station se « limite » à la surveillance de la hauteur de ses boues, du bon bullage dans le réacteur biologique et au fonctionnement en permanence du surpresseur. Pour cela, aucun démontage et aucune manipulation ne sont nécessaires. Il n’y a donc aucun risque de dérèglement involontaire de la micro-station.
Une fréquence de vidange plus élevée
La micro-station produit effectivement plus de boues qu’un filtre compact puisqu’aux boues de décantation, il faut ajouter les boues biologiques. Une fois renvoyée dans le décanteur, ces boues oxygénées permettent de commencer le processus épuratoire et de limiter la production d’H2S. Avec un décanteur à large volume, la fréquence de vidange peut aller bien au-delà des 12 mois souvent évoqués (48 pour l’oxyfix®).
Laissons plus de place à l’usager
Les deux solutions étant agréées, c’est bien l’usage qui va déterminer les performances réelles en sortie d’un produit d’ANC. Le type d’habitation et la topographie du terrain seront toujours des éléments importants pour la prescription d’une solution mais l’usager devrait avoir une plus grande place dans ce processus. Il doit avoir conscience des enjeux et des responsabilités liés au produit qu’il s’apprête à accueillir chez lui. En cas de doute, il vaudra toujours mieux installer une micro-station dont la flexibilité, la robustesse et le procédé épuratoire sont les plus en phase avec les habitudes de vie de la grande majorité des usagers.
Pour aller plus loin :